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La Melencolia est le nom donné à une gravure sur cuivre d’Albrecht Dürer datée de 1514. Le titre est pris de l’œuvre où il apparaît comme un élément de la composition. Melencolia I est souvent considéré comme faisant partie d’une série, Meisterstiche, comprenant également Le chevalier, la mort et le diable (1513) et Saint Jérôme dans sa cellule (1514).

Melencolia intègre, de manière synthétique, une multiplicité d’éléments dont les commentateurs s’accordent à reconnaître la forte prégnance symbolique. Ces éléments, représentés séparément, s’appellent les uns avec les autres pour composer un ensemble symbolique complexe et dont les résonances semblent susceptibles d’interprétations inépuisables et indéfinies.

Ces objets symboliques se parent également d’éléments affectifs qui renforcent les contrastes destinés à susciter notre fascination : ainsi de la posture du grand ange, représenté de manière hiératique mais qui semble induire, par l’indifférence majestueuse ajoutée à la force de son regard, une tension secrète dirigée vers le dénouement de la mélancolie émanée de l’astre sombre et de la créature volante.

Celle-ci porte, sur la face interne de ses ailes, le nom de la gravure : Melencolia. Étymologiquement, mélancolie est exactement restitué par bile noire ou humeur noire, et le tempérament mélancolique, avec prédominance de l’atrabile (ou bile noire) était le quatrième et dernier tempérament considéré par la médecine hippocratique.

Dürer a inséré un signe entre le mot Melencolia et le I final. Les exégètes se sont interrogés sur sa signification, et c’est probablement de manière intentionnelle que Dürer l’a dessiné de façon telle qu’on peut, en raison de son caractère ornemental qui ne se rencontre pas dans les autres lettres, y voir une simple arabesque décorative, ou bien une allusion à un S orné, dont la signification ouvre la voie à des interprétations complexes. Du temps de Dürer ce signe était appelé typus, du grec typo : image, figure, statue (telle que la Margarita philosophica de Gregor Reisch). On peut donc lire en ce sens : Melencolia typus I, ce qui semble introduire un genre ou une suite. S’agit-il des différents types de mélancolie, comme l’a pu comprendre Panofsky, ou faut-il y reconnaître la première des humeurs, attribuée à Saturne, la plus haute des planètes, toujours citée la première dans l’échelle ancienne des sept planètes ? Le carré magique du tableau est jovien (voir ci-dessous), et Jupiter est censé équilibrer la dangereuse bipolarité de Saturne. Mais là aussi les interprétations divergent, puisque le nombre I peut se lire comme le I, neuvième lettre de l’alphabet. 

L. Barmont introduit deux autres interprétations. Selon la première lecture, on obtient Melencolia-I, qui conduit à entrevoir la forte signification apocalyptique révélée par les autres éléments symboliques de l’œuvre, et dont on rendra compte dans cet article : si on comprend la Melencolia selon une allusion allégorique à l’illusion, aux ténèbres et à l’ignorance, le retour au Principe, c’est-à-dire la restitution d’un monde conforme au vouloir divin est symbolisé par la lettre I, transcription directe du Iod hébraïque. Dans une seconde lecture, on obtient : Melencolia-S.I, les deux dernières lettres étant les initiales latines du Saint-Empire, ce qui conduit aussi à une interprétation de nature apocalyptique.

Quoi qu’il en soit, la présence des divers éléments symboliques dans ce chef-d’œuvre, leurs relations mutuelles et les multiples échos qu’ils se renvoient, l’unité organique qui se dégage de leur arrangement, conduisent à interpréter la gravure de Dürer selon la description d’un monde divin et angélique en attente, prêt à restituer à un monde humain sous l’emprise des ténèbres la lumière divine oubliée[réf. souhaitée]. Et les moyens mis en œuvre pour réaliser cette opération nous plongent au cœur d’un univers de connaissances hermétiques dont l’artiste a voulu rappeler la puissance toujours effective. Erwin Panofsky, qui est l’un des spécialistes académiques les plus reconnus sur Dürer, voit dans la Melencolia un autoportrait spirituel du Maître, selon une interprétation qui n’est nullement exclusive d’autres points de vue, et qui pose la question de comprendre ce que « représentait » Dürer à son époque, et les influences qu’il a « condensées » dans ses œuvres.

L’inventaire des éléments présents dans la gravure 

  • un ange assis, tenant sur ses genoux un livre, avec un compas à la main ; une bourse et des clés pendent de sa ceinture ;
  • à côté de lui, un putto assis sur une roue de meunier ;
  • derrière eux, le coin d’une construction mal définie (maison, piédestal) avec, accrochés sur ses murs, un sablier, surmonté d’un cadran solaire, une cloche, une balance ; un carré magique est tracé et une échelle monte en arrière-plan ;
  • devant l’ange et le putto, sur le sol, divers outils, un creuset sur le feu, une  sphère, un lévrier et un polyèdre ;
  • en arrière-plan, le paysage est formé par une surface d’eau et une partie du ciel où apparaissent un arc-en ciel, ou une trajectoire elliptique, un corps céleste dont la nature exacte reste à déterminer, et un animal volant, chauve souris ou gargouille, qui montre, sur la face interne de ses ailes une inscription comprenant un élément ornemental en forme de S et l’inscription « Melencolia I ».

La représentation est en vue perspective avec le côté droit encombré de détails tandis que le côté gauche apparaît plutôt vide.

Le foisonnement de symboles a donné lieu à de très nombreuses interprétations. De nos jours il ne semble pas possible qu’une seule puisse rendre compte d’une façon satisfaisante de tous les éléments de la gravure. Il n’est guère convaincant de se rabattre sur une intention de l’auteur à jamais inaccessible ; non seulement les symboles sont susceptibles de lectures plurielles mais leur présence simultanée engendre des combinaisons dont la multiplicité ne saurait être épuisée. Toutefois l’exploration de certains thèmes a produit des interprétations qui méritent certainement de l’attention.

  • Erwin Panofsky propose de voir La Melencolia comme un autoportrait spirituel de Durer ; cette interprétation a été développée dans les éditions successives du livre Saturne et la mélancolie qui reste la référence de base sur le sujet.
  • Patrick Doorly a suggéré que Melencolia I serait l’illustration de l’échec à définir la beauté tel que Platon l’a décrite dans son dialogue Hippias Majeur.
  • Louis Barmont a écrit une étude sur l’ésotérisme de la Melencolia intitulée : « L’ésotérisme d’Albert Dürer, la Mélencolia » (1947), dans laquelle on trouvera des éléments sur l’appartenance de Dürer à des sociétés d’ésotérisme chrétien de son temps.
  • Pierre Piobb dans le formulaire de haute magie propose une interprétation du carré magique et des divers éléments présents dans le tableau.
  • Karel Vereycken, dans Albrecht Dürer contre la Mélancolie néo-platonicienne, estime que l’humanisme chrétien de Dürer, ami d’Érasme de Rotterdam, le porte à polémiquer contre un néo-platonisme de plus en plus païen.
    Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Melencolia (Dürer) de Wikipédia en français (auteurs)

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