Charles Lacoste, un Peintre inclassable

La maison de vente aux enchères Briscadieu Bordeaux en partenariat avec Artexpertise.fr présentent la 7 ème vente aux enchères de peintures Bordelaises

Véritable tour de force dans son organisation, cette vente composée de 280 tableaux est l’aboutissement de près d’un an de travail.

Cette vacation offrira un large panorama de la peinture Bordelaise de la fin du 18 ème jusqu’aux années 1970.

Le clou de la vente sera incontestablement une huile sur panneau de Charles Lacoste intitulé  » Fumée » 1903 Huile sur carton, signé et daté « 1903

Charles LACOSTE (1870-1959)

Fumée, 1903

Huile sur carton, signé et daté « 1903 » en bas à droite. 68 x 92 cm.

Expositions : – Salon des Indépendants, 1904, n°1329. – Charles Lacoste, Galerie Druet, 1905, n°63 (le même ?).

Bibliographie : Frédéric Chappey, « L’oeuvre de Charles Lacoste (1870-1959) », Mémoire de Maîtrise, Université Paris X-Nanterre, 1981, décrit sous le n°256A
Les circonstances de l’acquisition de Fumée, 1903 par Gabriel Frizeau à Charles Lacoste sont documentées dans une lettre du 22 février 1911 : « Mon cher ami, j’accepte votre proposition supplémentaire : contre un des deux panneaux, « Lune d’après-midi », ou « Fumée », une caisse de vins fins et ( au lieu d’une barrique, si la chose est possible), deux demi-barriques, l’une du même vin rouge, l’autre de vin blanc »(1). Cet échange nous révèle que ce peintre pénétré de spiritualité n’était pas indifférent aux nourritures terrestres.
Donné par l’artiste, le titre de ce chef-d’oeuvre désigne les volutes sortant du train à vapeur qui roule sur le pont et dont l’élégante arabesque passe devant le halo qui entoure le soleil couchant.
Il y a tout lieu de penser que Charles Lacoste s’est inspiré de la passerelle Eiffel qui enjambe la Garonne à Bordeaux. Inaugurée en 1860, elle permit de relier les réseaux de deux compagnies ferroviaires (la Compagnie des Chemins de fer du Midi et la Compagnie du Chemin de fer de Paris à Orléans) afin que les voyageurs venant de Paris accèdent directement à la gare Saint-Jean sur la rive gauche. Des piles en maçonnerie du pont, l’artiste ne montre que la moitié, par un cadrage qui coupe le motif et ne laisse voir que la rive gauche puissamment stylisée : le fragment a pour fonction d’énoncer la démesure du pont. Lacoste peint l’incommensurable, l’impossibilité à appréhender l’objet dans sa globalité.
Ainsi célèbre-t-il l’ouvrage métallique et le train comme deux symboles de cette modernité industrielle qui le fascine depuis sa lecture de La Bête humaine (1890) d’Emile Zola. « Nourri dans son adolescence de Zola, puis de Baudelaire et de Villiers de l’Isle-Adam, il a été initié à goûter plus intensément mais personnellement la beauté artificielle des atmosphères des grandes villes, les apparences étranges et les aspects massifs, les splendeurs chimiques, et les translucidités magnétiques de la nature sous l’effet des réactifs de la civilisation urbaine » (2), déclarent Marius et Ary Leblond en 1907, soulignant une caractéristique de Lacoste au cours de cette période, la recherche de « la beauté scientifique-industrielle ».
Mais, à la différence de Monet préoccupé de traduire les impressions visuelles que lui inspirent les jeux de lumière et de couleurs entre le soleil et la vapeur dans sa série consacrée en 1877 à la Gare Saint-Lazare, Lacoste transporte le spectateur, par ses expériences techniques et stylistiques, dans une atmosphère irréelle, une vision fantastique baignée de mystère, aux antipodes de l’impressionnisme.
Il préfère travailler sur carton pour exploiter la matité du support qui offre selon lui l’avantage de modérer les effets de clarté. Il résume la ville à des masses schématiques, réduit les aspects du paysage à l’essentiel, laissant toutefois émerger des cheminées d’usines et un clocher ( la flèche de Saint-Michel rabaissée par souci d’harmonie). La géométrie confère à la ville une idéalisation structurelle. Le résultat donne une ville abstraite, imaginaire.
Lacoste stylise pour mieux laisser s’exprimer les vibrations de la lumière et du ton. Une géométrie rigoureuse articule la page, les signes et les rimes plastiques se répondent : chère à Francis Jammes, « la courbe illuminée de grenats, du nocturne Port solennel » exalte l’horizontalité du pont et fait écho à l’arabesque de la fumée. Le reflet du soleil, cercle parfait, dans la Garonne détermine un angle droit implacable avec le pont dont le reflet redouble l’horizontalité de son graphisme incisif. Toute une alchimie de teintes apaisées tisse des rapports rares, d’une infinie délicatesse : roses, mauves, orangés, verts pales… Dans ces couleurs qui s’accordent, cette harmonie de tons assoupis, dans les vibrations ténues de la lumière, se révèle la plénitude du monde.
Avec lenteur, le fleuve se déploie devant nous et s’intensifie, comme intériorisé ; dans ce paysage ponctué du halo qui donne au soleil une pâle clarté, une étrange lueur spectrale, c’est tout l’univers silencieux qui semble s’être retiré. Par son hypersensibilité à la lumière, celle d’un coucher de soleil en train de s’accomplir, Lacoste travaille sur la temporalité lente qui est celle du passage. Cette fabuleuse incandescence du paysage suggère déjà l’extinction progressive de la lumière, l’entrée dans le crépuscule. La peinture rend compte de cette tension entre un passage lent et une immobilité, qui est de l’ordre d’une nature morte.
Avec sa relance permanente du sens, la page envoûtante est empreinte de la même poésie mystique que La main d’ombre, 1896, le chef d’oeuvre de l’artiste conservé au musée d’Orsay. Comme les grands textes portent une lumière par la forme qu’ils impriment, la peinture épurée de Charles Lacoste est un art de résistance. Située à la frontière entre le rêve, la réalité et la fiction, elle nous transporte dans un monde poétique fait d’intériorité lumineuse. Par la sobriété du sujet, son extrême nudité, la brume vespérale qui voile les formes, efface les contours, un univers se révèle, étrange, comme venu d’ailleurs. Plus fascinant encore est ce silence que l’artiste capte dans son travail sur la vibration des touches, le frémissement imperceptible de la lumière, pour nous plonger en nous-même, telle une profonde méditation.
« C’est là que s’arrête le quai Charles-Lacoste, ce chef d’oeuvre d’un architecte de la lumière, de la brume, et du feu », dira Francis Jammes (3). Jean-Roger Soubiran
Source: Catalogue de Ventes aux enchères peintures bordelaises. Birscadieu Bordeaux

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