Depuis la fin de la seconde guerre mondiale la création de mobilier s’est profondément modifiée tant par une volonté d’ergonomie de plus en plus développée que par l’évolution des techniques, et, ainsi, l’intégration permanente de ces composantes aux propositions plastiques des designers. Ces intentions, se trouvent régulièrement doublées de l’appel vers la nature et d’une dimension tant architecturale ou sculpturale que d’un goût pour le spectaculaire et l’inédit. Dès 1946, la collaboration Saarinen Knoll commence par la « Womb chair » à l’ampleur organique et matricielle, au sujet de laquelle, l’artiste écrira « Le besoin d’un siège large et vraiment confortable est certain, il nous faut pouvoir nous détendre… les cubistes, les dessinateurs du Stilj, Mies van der Rohe, Le Corbusier, virent le rapport fondamental entre l’objet et l’espace et le résolurent avec leur fin mobilier d’acier. La technique et le goût ont évolué, de nouveaux matériaux apportent de grandes possibilités : pour moi, la coquille en plastique est la plus appropriée au mobilier du XXe siècle, c’est alors un problème de sculpture et non un problème cubiste et constructiviste ». – extrait de catalogue de l’exposition « les,assises du siège contemporain » musée des arts décoratifs, 1968.
Puis, tandis que George Nelson prend de 1946 à 1965 la direction du bureau de design du fabricant Hermann Miller, Charles et Ray Eames sont les premiers à développer la technologie du contreplaqué moulé, précédant de peu Jacobsen. Knoll et Hermann Miller représentent alors le must international des collections.

Ainsi les formes souples du corps humain trouvent leur langage avec Charles et Ray Eames, issus de la Cranbrook Academy ; après avoir interprété le plywood sur un mode industriel, ils créent des coques sculpturales et plastiques portée par des squelettes invisibles en métal. La liberté et la légèreté des formes respectent le confort et la beauté. La perfection technologique se met au service de l’imagination, puis libère les possibilités expressives des matériaux d’alors.
Puis, au fil du temps, les avancées des technologies, l’emploi de matériaux les plus choisis, dont l’essence même est toujours mise en avant, et se trouve privilégiée dans la mise en place de la construction formelle, constituent une dimension très remarquable de l’évolution perpétuelle du design américain.

Les meubles de George Nakashima ou de Wendell Castle illustrent de façon bien différente l’emploi du matériau bois, dont ils respectent en enrichissent la texture, tandis que les propositions de Paul Evans, Forrest Myers et du duo Krueck & Sexton amènent chacun à sa manière le métal jusqu’à sa quintessence.