Par C.D.

Le bureau Tajan a expertisé une toile impressionniste. Le prix s’est envolé… .

Dans sa galerie de l’Ami des Lettres, Alexis Maréchal a suivi de près la vente aux enchères d’art impressionniste et moderne proposée la semaine dernière à Paris par la célèbre maison Tajan dont il est le correspondant aquitain. Pour cause : c’est lui qui a expertisé l’une des collections mises en vente. La collection Léa Baudin, en l’occurrence, du nom d’une amatrice d’art parisienne qui avait à la fin du XIXe les moyens et le goût de sa passion.

Il se trouve que le descendant de la collectionneuse réside aujourd’hui en Gironde. Il se trouve qu’il se sépare d’une partie de ses trésors. Cinq tableaux étaient ainsi mis en vente, dont des « Pivoines » de Berthe Morisot, seule femme parmi les Impressionnistes. Nimbée de lumière dorée, avec ses fleurs épanouies d’un rose poudré, la toile était connue mais n’avait pas été vue depuis une centaine d’années! Séquence émotion pour le Bordelais : « Même dans le cas d’un tableau dûment signé et attesté dans les archives, puisqu’il avait été montré à une exposition rétrospective chez Druet, il faut mener toute une enquête d’authentification. Ce n’est évidemment pas au vendeur à le faire », explique Alexis Maréchal.

L’expert avait estimé « Les Pivoines » entre 80 000 et 100 000 €. La vente parisienne a dépassé ses espérances : le Berthe Morisot a été adjugé 180 000 €. Normal : il n’y a plus beaucoup d’œuvres impressionnistes en circulation. Les cinq tableaux de la collection Léa Baudin sont partis à 300 000 €.

Le nom de l’acheteur étranger qui enchérissait en ligne n’a pas été dévoilé. Celui du vendeur non plus. Mais le Girondin de l’histoire se prépare à vendre d’autres éléments de la collection familiale. Avec, là encore, de jolies surprises à la clef en septembre, avec un objet ayant appartenu à une célèbre comédienne du XIXe siècle… Alexis Maréchal a de quoi faire.

C.D.
 
© WWW.SUDOUEST.FR 2018
Crédit Photo: Alexis Maréchal a eu le tableau de l’impressionniste Berthe Morisot entre les mains. PHOTO GUILLAUME BONNAUD.