ERNEST CHAPLET, Céramiste 

Dans le cadre de sa vente de céramiques du jeudi 22 mai nous sommes heureux de vous convier à la conférence de Jean-Jacques Wattel, notre expert en Arts Décoratifs du XXème et Design, sur l’oeuvre du céramisteErnest Chaplet le mercredi 21 mai à 18h à l’Espace Tajan.

La conférence sera visible en direct sur notre chaîne Tajan Mathurins.

Ernest Chaplet est incontestablement l’un des céramistes les plus talentueux et visionnaire de son époque. Son ardeur infatigable, ses recherches et expérimentations, son sens aigu de ce qui est novateur, ou de ce qui cesse déjà de plaire au public, font de son oeuvre une quête perpétuelle. 

Pour mener à bien sa vocation céramique, il a alterné le parcours du chercheur solitaire, et l’immersion dans des entreprises prestigieuses ou en quêtes d’expérimentations. 
Dans cette voie, il a côtoyé les meilleurs techniciens et les artistes avant-gardistes, tout en livrant une oeuvre personnelle d’un très haut niveau. 
Né le 8 juillet 1835 à Sèvres, il hante dès son enfance la Manufacture Royale de Sèvres, avant d’en rejoindre les ateliers en 1848. Il y fait un riche apprentissage tant dans le domaine du dessin que de l’émaillage, et s’y familiarise avec la technique de la barbotine sur porcelaine. Après un passage professionnel à Paris, il rejoint en 1857, l’entreprise Laurin, à Bourg-la-Reine, où il réalise essentiellement de la faïence décorée sur cru au grand feu. En 1871, il met au point le procédé de la barbotine sur terre cuite qui « apporta un appoint nouveau à toutes les grandes usines s’occupant de céramique ». À cette époque, Chaplet fait la connaissance du grand artiste graveur Bracquemond. Le procédé Laurin, de décor à la barbotine sur faïence, est acquis en 1874 par les frères Haviland pour leur atelier artistique qu’ils viennent d’ouvrir en 1872 à Auteuil. Bracquemond, lié au projet, fait alors appel à son ami Chaplet, qui vient de quitter Laurin vers 1874 pour installer un atelier personnel à Bourg-la-Reine. L’apport de Chaplet à l’atelier d’Auteuil, qui recherche tant la créativité que la qualité, est rapidement couronné de succès, d’autant qu’il s’adjoint de nombreux talents tels les frères Dammouse. Malgré les succès remportés, les oeuvres se vendent mal, et, en 1881, Bracquemond quitte l’atelier.

Chaplet décide alors de délaisser la faïence pour oeuvrer à base de grès. Pour développer de nouvelles techniques, les frères Haviland l’installent alors dans un nouvel atelier, rue Blomet à Paris. En 1884, la critique est unanime sur la qualité des oeuvres présentées, d’autant qu’en trois années de recherches effrénées, Chaplet a découvert les rouges de cuivre sur grès, nommés alors « flambés ». Malgré les difficultés économiques, Chaplet poursuit ses ambitions de rouge de cuivre sur porcelaine, et augmente encore les températures de cuisson. En 1885, la victoire est atteinte et il en résulte des pièces rares d’une beauté saisissante. Alors, face aux difficultés des frères Haviland, Chaplet s’associe à Bracquemond pour racheter l’atelier en 1886. 
Chaplet accueille alors Gauguin qui réalisera là son oeuvre céramique. Malgré tout, Chaplet est contraint en 1887 de vendre l’atelier à Auguste Delaherche, et va alors s’installer à Choisy-le-Roi pour y oeuvrer encore avec talent. Malgré les succès remportés dans de nombreuses expositions, dont l’exposition universelle de 1900, Chaplet devenu aveugle, met fin à ses jours, le 15 juin 1909, après un dernier four allumé où il brûle toutes ses recettes et notes techniques

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