COMMUNIQUÉ DE PRESSE :  Réouverture du musée le 19 décembre 2013

Attendue depuis bientôt quatre années, la réouverture complète du musée des Beaux-Arts, le 19 décembre prochain, est l’occasion de redécouvrir la richesse de ses collections, avec un accrochage entièrement revu et des espaces rénovés.
Institution culturelle majeure de Bordeaux, le musée des Beaux-Arts est créé sous le Consulat, en 1801 par l’arrêté Chaptal. Installé depuis 1881 dans les deux ailes construites par l’architecte Charles Burguet dans les jardinsde la mairie, il est l’un des dix plus importants musées en région, par la richesse de ses collections.
Fermée en totalité depuis quatre ans, l’aile nord, consacrée à l’art des XIXe et XXe travaux de rénovation. La muséographie a été entièrement revue, avec un nouveau matériel muséographique (vitrines, socles, banquettes), des cimaises colorées, une signalétique conçue pour une meilleure approche des œuvres. Les verrières naturelles, entièrement réhabilitées, apportent le meilleur éclairage qui soit.
Le parcours chronologique met en évidence les points forts du musée : la Restauration, époque importante de l’histoire bordelaise, ouvre les années romantiques avec le chef-d’œuvre tutélaire du musée, La Grèce sur les ruines de Missolonghi de Delacroix. Suivent les grands mouvements esthétiques du siècle, l’académisme (avec Bouguereau), le réalisme et l’école de Barbizon (avec Corot, Huet, Daubigny, Boudin…) ou la peinture animalière (avec la bordelaise Rosa Bonheur), sections où les collections du musée s’honorent de nombreuses œuvres importantes. Rolla, d’Henri Gervex, retrouve les cimaises du musée où il était déposé par l’Etat depuis 1933.
A ses côtés, sont exposés l’impressionnisme et le naturalisme des années 1870-1880.e siècle et le début du XXe siècle correspondent à une période remarquablement riche pour Bordeaux André Lhote, compagnon du cubisme, Jean Dupas, pour les années «Art déco», sont tous nés à Bordeaux.Le parcours leur dédie en conséquence une place particulière. A leurs côtés, la présence d’œuvres importantesde Matisse, Valloton, Picasso, Braque… accompagne le visiteur dans une promenade lumineuse à la découverte de l’art moderne. proposée aux amateurs de continuer logiquement leur visite au CAPC, musée d’art contemporain de Bordeaux.Au centre de la galerie, une allée des sculptures permet une confrontation passionnante avec les peintures présentées sur les cimaises : de Barye, Carpeaux, Rodin, Despiau à Zadkine ou Morellet…L’accent a été mis sur la médiation, avec de nombreux documents d’information mis à la disposition des visiteurs numériques complèteront ces dispositifs, disposées tout au long du parcours, pour permettre à tous les publics un accès renouvelé aux œuvres et aux artistes, ludique et savant à la fois.A l’occasion de cette réouverture, l’aile sud du musée, consacrée à l’art du XVe au XVIIIe siècle, rénovée il y a quelques années, a été rafraichie. Les salles, désormais, proposent une ambiance plus chaleureuse miseau service des œuvres et pour le confort du visiteur. Un nouvel accrochage est proposé, notablement enrichi, qui remet en lumière les points forts de la collection : Pérugin, Titien, Véronèse, Rubens, Van Dyck, Ruysdael, Murillo, Reynolds, Lawrence, Greuze, Taillasson…C’est donc à une véritable renaissance du musée que le public est aujourd’hui convié. Au total, ce sont près de 350 œuvres qui sont à nouveau visibles, dont un grand nombre de chefs-d’œuvre célèbres. C’est aussi l’occasion de renouer avec les grands artistes que Bordeaux a vu naître : Rosa Bonheur, Odilon Redon,Albert Marquet, André Lhote, Roger Bissière…

LE MUSÉE EN QUELQUES CHIFFRES :

Chiffres clés
Coût des travaux : 860 861 euros TTC
Participation du Ministère de la culture (DRAC Aquitaine) : 120 000 euros
Muséographie
Art concept service exposition
La collection
2500 peintures du XVe au XXe siècle 5000 œuvres sur papier
500 sculptures
Surfaces d’exposition pour les collections permanentes
Aile nord 1200 m2 Aile sud 1200 m2
Surface pour les expositions temporaires
Galerie des Beaux-Arts: 750 m2
Œuvres exposées
Sur les 2400 m2 d’exposition, 332 œuvres trouvent place sur les cimaises et dans les espaces du musée dont 274 peintures ou œuvres sur papier et 58 sculptures.

LE MUSÉE DES BEAUX-ARTS : HISTORIQUE D’UNE INSTITUTION SÉCULAIRE
Le musée des Beaux Arts de Bordeaux présente l’art occidental du XVe au XXe siècle.

LA CRÉATION
(1er septembre 1801), à la suite du rapport du ministre de l’intérieur Chaptal qui préconisait l’envoi d’œuvres du Muséum central des Arts (le Louvre) dans quinze grandes villes de Province.Pierre Lacour (1745-1814), peintre néo-classique passé par l’atelier de Joseph-Marie Vien (1716-1809), fut désigné pour gérer ce dépôt : deux envois furent faits, en 1803, puis en 1805, totalisant en tout quarante quatre œuvres. Tarquin et Lucrèce de Titien, La Vierge et l’Enfant Jésus de Pierre de Cortone, Le Martyre de saint Georges de Rubens ou La présentation de Jésus au Temple figurent parmi les chefs – d’oeuvres qui sont alors  déposés à Bordeaux.Le premier musée a ouvert à la fin de l’année 1810 dans un hôtel des Allées de Tourny, ancien siège de l’académie royale des Sciences et Belles – Lettres et Arts, qui regroupait également l’école de dessin, la bibliothèque, un cabinet d’estampes et un observatoire. A la mort de Lacour en 1814, son fils, Pierre (1778-1859), lui succéda. Le musée trouva alors refuge dans la mairie, le palais Rohan. L’avènement de la Restauration favorisa le rayonnement du musée par des envois réguliers et pretigieux. L’Embarquement de la duchesse d’Angoulême à Pauillac peint par le baron Gros demeure aujourd’hui encore le plus important témoignage de la reconnaissance de Louis XVIII à l’égard de Bordeaux, la première ville de France à s’être rallié aux Bourbons à la chute de Napoléon. D’autres envois royaux permirent alors au musée de s’enrichir notablement. Toutefois, c’est en 1821 que le musée connut une occasion unique d’enrichir son fonds par l’acquisition de la collection marquis de Lacaze : ancien commissaire-ordonnateur des guerres, le marquis avait sillonné l’Europe et tout particulièrement l’Allemagne d’où il avait recueilli un ensemble d’œuvres de premier Charles X : deux cent soixante-trois tableaux rejoignaient ainsi les collections du musée qui ne comptait jusqu’alors qu’à peine une centaine d’œuvres.

LE MUSÉE SOUS LE SECOND EMPIRE ET LA TROISIÈME RÉPUBLIQUE
Le développement d’une active Société des Amis des Arts à partir de 1850, permit à la Ville de procéder à des acquisitions brillantes auprès des artistes contemporains les plus en vue. Le Salon annuel qu’elle organisait vit, en du musée, non seulement la Grèce sur les ruines de Missolonghi d’Eugène Delacroix en 1852 mais aussi le Bain de Diane de Camille Corot en 1858. Ce fut aussi sous le Second Empire en 1855 qu’entra une autre œuvre majeure de Delacroix, La Chasse aux lions. Par ailleurs, le legs en 1861 par Lodi-Martin Duffour-Dubergier, ancien maire de Bordeaux, de trente-sept toiles, vint compléter à nouveau le fonds de peinture ancienne : l’école espagnole entrait ainsi au musée (Murillo, Pedro de Moya…)

LES INCENDIES DE 1862 ET 1970 ET LA CONSTRUCTION DU MUSÉE
L’accroissement continu des collections posa avec une acuité renouvelée le problème des espaces disponibles. Eparpillées dans tout le palais Rohan, les œuvres souffraient de l’absence d’un lieu véritablement conçu pour les abriter. Un premier incendie, le 13 juin 1862, détruisit de nombreuses archives mais endommagea fort heureusement peu de toiles. Autrement plus dramatique, un second incendie se déclara le 7 décembre 1870 et eut des conséquences gravissimes sur le fonds ancien. Seize tableaux étaient complètement anéantis dont L’Assomption de la Vierge de Jacob Bunel, Saint Bernard recevant de la Vierge la règle de l’abbaye de Clairvaux du Guerchin, L’Adoration des bergers de Gaspard de Crayer, Hercule et Omphale de Luca Giordano. D’autres œuvres étaient alors fortement endommagées, telle la Chasse aux lions de Delacroix, à demi détruite en partie haute. Ce sinistre permit, après d’ultimes hésitations sur l’emplacement du musée, de lancer un vaste chantier de deux ailes dans le jardin de la mairie : ce sont ces deux ailes qui abritent encore aujourd’hui le musée.

UN ÉTABLISSEMENT DE RÉFÉRENCE
Le musée ne rencontre pas de boulversements majeurs entre la fin du XIX ème  et la première moitié du XXe siècle. Une politique d’achats réguliers prolongea la veine du réalisme et de l’académisme. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, une vaste campagne de récolement aboutit à la réorganisation des collections dont une partie échut au musée des Arts décoratifs et au musée d’aquitaine, nouvellement crée. Conforté dans sa spécificité « beaux-arts », le musée devint alors l’établissement de référence pour l’art européen du XVIe au XXe siècle dans le grand Sud-Ouest.

LES ACQUISITIONS DES CONSERVATEURS JEAN-GABRIEL LEMOINE ET GILBERTE MARTIN-MÉRY
Fin connaisseur de l’art moderne, Jean-Gabriel Lemoine (1886-1953) initia dès l’avant-guerre une politique d’acquisition clairvoyante. Il favorisa notamment, l’entrée d’artistes importants, originaires de Bordeaux ou liés à l’Aquitaine. Des œuvres majeures d’Odilon Redon, Albert Marquet, André Lhote ou Roger Bissière rejoignirent ainsi les cimaises du musée. Gilberte Martin-Méry (1917- 2005) a poursuivi avec brio cette orientation en privilégiant tout particulièrement Albert Marquet et André Lhote pour la peinture, ou Robert Wlérick pour la développant le fonds caravagesque, mais aussi un embryon d’œuvres d’artistes d’Outre-Manche. Par ailleurs, l’Etat a accompagné cette politique volontaire en favorisant de nombreux dépôts dont l’un des plus récents, en 1991, a permis l’exposition d’une toile remarquable de Pablo Picasso, Olga lisant.

DES ANNÉES 1970 À AUJOURD’HUI
Depuis, les conservateurs qui se sont succédé ont eu à cœur de conforter cette double inclination en maintenant cet équilibre délicat entre le nécessaire enrichissement des collections de peintures ancienne et une attention soutenue à l’art du XXe collections que ce soit ceux de Jean-René Tauzin (1971), Robert Coustet (donateur régulier depuis 1981), René Domergue (1983), Jeanne Schnegg (1984-1985), Henriette et Georgette Dauzats (1985) ou, plus récemment, de Jean-Pierre Moueix (2006) et Daniel Thierry (2010).1982 qui a permis d’encourager la politique d’acquisition du musée.

LE MUSÉE DEMAIN
La réouverture des deux ailes historiques du musée est une première étape dans un vaste projet d’extension du musée qui doit être mis prochainement à l’étude. Auparavant, la construction de réserves mutualisées doit permettre au musée des Beaux-Arts, mais aussi à tous les musées municipaux (musée d’Aquitaine, musée des Arts décoratfs et CAPC), de retrouver des espaces au sein de leur bâtiments historiques et d’engager un vaste chantier des collections.